AM découverte: Comment reagir face aux parents (ou autre)

[Laurent MB]

Pour ceux dont les parents se sont rendus compte qu'ils s'AM, et qu'ils ont du gerer ca: Quels conseils donneriez-vous pour que ca se passe au mieux?

(chaque cas est bien sur different, suivant la sensibilite de chaque parent, mais ce post pourrait etre utile)

[olp]

Aie-aie-aie

D'abord: Respirer et serrer les dents. Ca n'est jamais facile, ni pour eux ni pour nous, et il faut s'y préparer. Donc, si possible, ne pas en discuter si on se sent particulièrement vulnérable, demander un court délai (évidemment, si la découverte a été violente, ça sert à rien de rêver), fermer les yeux et rassemble toutes ses ressources. Et si la découverte est inéviatble (exemple: on est en juin, vos blessures sont étendues, fraiches, vous n'êtes pas près d'arreter...ou : le psy de l'école vous a posé un ultimatum ou: un(e) ami(e) veut révéler votre secret,etc...), se préparer à l'avance et, pourquoi pas, aborder le sujet avant le moment critique, à froid.

Ensuite:
-faire preuve de diplomatie. On est des adolescents, généralement, quand ça arrive, et à des degrés divers, on s'oppose à nos parents, on leur parle parfois sèchement, relativement à raison ou à tort (on s'en fout). Mais là, c'est une situation particulière, et c'est le moment d'être le plus calme, posé et objectif possible. Ca les rassurera, et surtout, ils écouteront bien plus facilement et feront la différence (essentielle) entre un malaise et une dispute ado-parents.

-Essayer d'expliquer clairement. "Je me sens mal" ne les aide pas, et pire, ils ont l'impression qu'on leur cache des choses, ils imaginent tout ce qui pourrait se passer et réagissent n'importe comment. On n'est pas obligé de tout dire à ses parents, je crois (et surtout pas dans certains cas...), mais si on choisit de leur parler de quelque chose, faut le faire de façon construite.

-Ils vont (s'ils se sentent concernés, je suis désolé,e c'ets le cas idéal... Bien sur, si vos parents sont négligents, maltraitants ou juste indifférents, va falloir composer sans eux..) poser THE question "qu'est-ce qu'on peut faire pour t'aider", ou de façon moins agréable imposer une série de mesures d'aide (j'ai pris rdv avec un psy pour toi, j'ai pris congé demain pour que tu me parles, tu vas me donner tes instruments tout de suite, désormais tu ne resteras plus seul à la maison,etc..). Il faut leur parler de ce dont VOUS avez pas besoin. Pas répondre "tu ne peux rien faire", ce qui est horrible pour eux, et surtout, probablement pas vrai : l'environnement a un role, ne serait-ce que pour l'ambiance à la maison; et surtout pas les laisser décider à votre place.
Ce n'est peut-être pas le moment de voir un psy? Dites non!
Expliquez que le smagasins fourmillent d'instruments plus dangereux les uns que les autres, et que confisquer ceux-là ne fait que vous sentir plus nul. Pareil avec la surveillance, d'ailleurs.
Des tas de choses au quotidien peuvent vous aider : les conflits vous poussent à bout? Dites-leur qu'une ambiance plus relax à la maison vous aiderait.
Vous avez du mal à vous endormir, vous vous blessez la nuit, ruminez? Demandez à vos parents de réinstaurer un rituel du coucher (ouais, c'est étrange, mais c'est une des seules mesures imposées qui m'ont réellement aidées, mon papa et son massage, ou son histoire du soir, comme lors de ma plus tendre enfance).

-Dans toutes criconstances, essayez de rester calme, ne faites surtout pas de chantage à l'am ou au suicide (parce qu'après, toute confiance ets brisée) et essayez de motiver vos arguments. Si vous pensez ne pas parvenir à rester calme, si vous avez des problèmes de communication avec vos parents, si le conflit entre vous est trop important, écrivez leur plutot une lettre...

-Si vos parents ne rentrent pas dans une situation "idéale", au moins partiellement à l'écoute, au moins de temps en temps disponible, essayez de ne pas mettre trop de vous dans la discussion. Pendant une époque, ils étaient totalement bornés et violent à l'égard de mon comportement, j'étais surveillée 24h/24 (littéralement!), inspectée chaque jour, j'avais droit à de longs monologues tellement inutilement blessant que chaque minute à ce régime me rendait malade. Si vraiment il n'y a rien à faire pour eux, adoptez la technique u retrait: "je ne suis pas là", "je laisse glisser leurs mots sur moi".
Mais alors, cherchez une autre personne de confiance...


Voilà, c'est personnel, mais c'est ce que je m'écrirais si je devais emporter cette seule page avec moi et recommencer l'affrontement...

[mélancolie]

Quoi dire après cette si bonne réponse Justine!

Par expérience personnelle, j'ai essayé la thérapie familiale. Pour ça, les parents doivent vouloir, mais, en général, lorsqu'on leur propose, ils sont très heureux parce qu'ils y voient une façon de nous aider.

Oui, c'est long et pénible. Je me souviendrai toujours des éternels exercices dynamiques où on devait mimer, faire la statue, dessiner et compagnie. Je n'avais pas le goût d'y aller non plus à l'époque. Mais je sais que dans cette thérapie, mes parents ont réussi à comprendre qu'ils mettaient énormément de pression sur moi et que je n'avais pas besoin, à 13 ans, d'assister continuellement à leurs disputes ou à leurs discussions sur l'argent (et surtout le manque d'argent), les problèmes de famille et tout le négatif. Oui, ils devaient me parler des problèmes qui arrivaient, mais certainement pas durant le seul moment qu'on passait ensemble, soit le souper.

Alors après quelques séances à trois, le psy les a pris une fois seul pour presque toute la séance afin de leur parler des trucs à ne pas faire. Et oui, on pourra toujours dire que les psys, on les aime pas, mais ils savent parfois ce qu'ils disent. (Moi qui veut le devenir... )

Et comme l'a dit Olp, un truc important c'est de savoir dire NON. On m'a obligée à voir en même temps une psychiatre (à l'hôpital) et une assistance sociale (à l'école). Ça m'a fait manquer un nombre incroyable d'heures de cours pour pas grand chose parce que je n'avais pas envie d'y aller et que je n'étais pas prête à parler (ça s'est d'ailleurs assez mal fini, mais c'est une autre histoire).

On m'a également enlevé tout truc pouvant nuire. Et j'entends par là : objets tranchants, liquides toxiques, médicaments, briquets, etc. etc. Mais bien sûr, on trouve de tout assez facilement. Et lorsqu'on doit se cacher encore plus, on prend une sorte de plaisir malsain à voir qu'on peut le faire sans se faire prendre. Je n'ai jamais dit à mes parents de me laisser mes trucs me servant à me blesser, mais j'aurais dû le faire. Car dès qu'ils trouvaient mon nouvel objet, j'allais en acheter un plus dommageable. Et ce n'est certainement pas une solution pour progresser vers la guérison.

Finalement, essayez surtout de leur apprendre vous-même. Oui, ça demande beaucoup de courage et c'est extrêmement difficile. Mais ils seront d'autant plus ouverts à vos demandes et à vos besoins s'ils ne croient pas que vous leur cacher tout. La surveillance 24h/24 vient souvent du fait qu'ils perdent confiance en vous parce qu'ils ne savent plus si vous allez pouvoir leur parler avant de passer à l'acte.

S'ils vous demandent directement des choses du genre : "En te rendant à l'école, tu dois prendre le train/métro/artères très passantes, crois-tu que ce serait une bonne chose qu'on aille te reconduire pour éviter quoi que ce soit?" alors répondez franchement. Si vous croyez que les rails du train sont une source de tentation, alors dites oui ou demandez-leur s'ils ne le proposent pas.

À l'adolescence, nos parents sont souvent nos pires ennemis, mais en leur parlant on se rend compte (la plupart du temps) qu'ils ont vécu des trucs difficiles eux aussi. Je n'aurais jamais su que mon père avait été dépressif et allait mal à ce point lors de la mort de ses parents si je ne lui avais pas parlé de moi et s'il ne m'avait pas écouté.

Tous ces conseils sont bien sûr extrêmement difficiles à mettre en pratique, moi-même, je n'ai pas réussi. Mais il faut essayer. Pour ceux qui vous aime, vos amis, votre famille... mais surtout pour VOUS.

Hum.. je crois que je vais m'arrêter là... Ça donne ça de pas écrire pendant si longtemps!

[Laurent MB]

Mazette, je ne pensais pas que mon post aurait un tel succes et d'aussi bonnes reponses. (Oui je sais vous deux n'etes pas douée pour supporter les compliments mais ce sont reellement de tres bonnes reponses).

[miaouille]

Me souvenir comment mes parents s'en sont aperçu est un long travail de réflexion, comme je ne cache plus mes cicatrices et que je leur dit de suite désormais quand je le fais, j'ai l'impression que ça a toujours été de coutume.

Après de nombreux flash je me souviens comment c'est arrivé, j'avais mon chat Félix à côté de moi et il ne voulait pas lécher mon sang (mais il ronronnait alors que j'étais en pleurs, non mais ces chats! j'vous jure!)
Enfin c'est moi qui suis volontairement allée vers eux, après une crise de beaufitude (je regardais la télé, mon père voulait voir son match il m'a tenu les bras et pris la télécommande de force, en avait rien à foutre de ce que je disais, il voulait juste regarder son match de foot ou de rugby), je me suis entaillé, une entaille qui aurait mérité des points de suture, et je suis allée voir ma mère.

Ma mère n'a rien exigé, mon père non plus, quand il s'est levé et qu'il est allé dans la cuisine pour me voir, il a soupiré et est retourné devant la télé.
Ma mère m'insultait, elle disait surtout que j'étais conne, mais c'est tout, elle a soigné la plaie avec du chlorure de sodium et mis des strips.

bref pour moi, rien de bien compliqué, évidemment elle m'a demandé de lui donner mon objet tranchant (mais je veux dire, elle a pas mis en lieu sûr les rasoirs de mon père, les couteaux de cuisine ou tous ces trucs, c'était plutôt assez fallacieuse sa demande)

Et puis voilà sans plus, après elle faisait des contrôles sur les avants-bras, ça m'a juste incité à me couper sur des endroits moins visibles.
Il faut juste se dire que personne ne vous tuera si vous avouez à vos parents, dans mon cas je me suis bien faite insulté, mais voilà ça dure 10 minutes, je suppose qu'il y a eu des moments horribles plus longs. C'est maladroit de leur part, mais une fois passé c'est passé, ensuite il est vrai qu'on ne sait pas toujours ce qu'il faut pour être protégé donc laisser faire ce que vos parents imposent et si ça devient lourd leur dire et trouver d'autres méthodes proposées par les internautes au dessus de mon post.

Ensuite il faut savoir que l'on est pas totalement indifférent à ses parents, je veux dire, même s'il ne vous désirait pas il pouvait toujours vous laisser à la DAS après accouchement, alors il ne faut pas trop leur en vouloir si leurs réactions vous blesse et ne pas tenter de se blesser après la confrontation, et surtout ne pas la fuir, comme je l'ai dit, ce ne sera pas agréable,et certainement douloureux, et surtout ne pas hésiter à faire des aveux et a vider son sac en hurlant et pleurant (ça évite d'être tenté de se blesser après) et d'ensuite aller se faufiler sous sa couette.

[Scarification_]

C'est un moment difficile.
Les parents ne peuvent pas comprendre. Ils faut juste leurs demander de ne pas juger, même si je conçois que cela doit être assez dur.
Il faut aussi prendre en compte que très souvent, nos parents ne se sont pas rendus compte de notre mal-être, et que donc ça leurs fait l'effet d'une bombe.
Eux qui penser que nous avions une vie d'adolescents normale découvre que nous avons une partie sombre, pleine de tristesses et de mélancolies.
Pour ma part, mes parents l'ont découvert car ils ont trouver mon cutter souillé. Ils ne m'ont pas engueuler.. C'est la première fois que j'ai vu mon père pleurer, & ça fait mal.
Mes parents voulaient voir mes cicatrices. Je leurs ai dit non. Je ne voulais pas encore plus les inquiété, vu l'empleur des dégats.
Ils m'ont ammené voir un spychiatre qui a diagnostiquer une forme grave de dépression nerveuse.
Anti-dépresseurs & compagnie au programme.
L'Am ma conduit jusqu'a l'hôpital. J'y suis restée une semaine.

Pour revenir au sujet;
Je pense qu'il faut expliquer la raison de sa tristesse à ses parents. Mes parents comprennent très bien mes raisons à me faire du mal depuis que j'ai parlé de l'agression sexuel que j'ai vécu.

Bisous, et bon courage à tous.

[Andy]

Les parents ne peuvent pas comprendre.

Mes parents comprennent très bien mes raisons à me faire du mal depuis que j'ai parlé de l'agression sexuel que j'ai vécu.

Lolwhat ?
Les gens peuvent comprendre. Pas tous, c'est vrai, mais il y en a. Vraiment. Partir avec la certitude d'être la personne la plus incomprise de l'univers n'aidera pas grand monde, hein.

Sinon je suis assez d'accord avec les deux premières réponses postées. Mais bien sûr, tout ça, c'est dans la situation idéale.
Certains parents ne comprennent pas, n'en ont rien à foutre, insultent, frappent, humilient, etc. Il faut composer avec. Ou ne pas leur dire, éviter la confrontation. Ou endurer, et se dire qu'on ne choisis pas sa famille, que c'est un mauvais moment à passer.
J'ai pas tellement de conseils dans ces situations là. Endurer, serrer les dents, et attendre que ça passe, même si c'est pas facile, ouais.
Et si ça tourne trop mal, aller voir une assistante sociale ou comme ça.

Courage à tout le monde !

[Yamael]

Partir avec la certitude d'être la personne la plus incomprise de l'univers n'aidera pas grand monde, hein.

Même si je suis d'accord sur le fond, je te trouve un peu dur dans tes propos. Parce que beaucoup ici se sont heurté à l'incompréhension, alors l'impression d'être incompris ou de ne pas pouvoir être compris est relativement habituelle. Certes, ce n'est pas ce qui va aider, mais ce n'est pas toujours "volontaire", plus un réaction réflexe.

[Andy]

Je sais. Je suis la première à m'en plaindre. Et c'est justement à cause de se sentiment d'être de toute manière tout le temps incomprise que je me suis enfoncée.
Après... Je sais que je suis assez cash. Je vais essayer de faire des efforts pour être un peu moins dure.

[Milie]

Moi ma mère l'a apprise par l'infirmière du collège (mon prof de sport lui a dit pour l'AM ou plutôt les scarifications) L'infirmière m'a demandée si je voulais être avec elle uand elle lui dirait mais je n'ai pas voulue (normal je suis une vraie lâche) ... Quand je suis rentrée à la maison, mon frère m'a demandée de lui montrer mes cicatrices et depuis qu'il les a vue il se fout de moi et puis ma mère ... au début elle a fait comme si de rien était mais après elle ma pris dans ses bras je lui demandée si elle était énervée mais elle m'a dit qu'elle ne l'était pas elle a fallit pleurer


Il faut le dire parce qu'ils ont le droit d'être au courant (putain je parle comme "lui") bon ils vont poser pleins de questions mais c'est normal

[eysira]

Bonsoir.
Je me permet une "intrusion" ici pour donner un point de vue du camp "ennemi" (je plaisante).
Je suis la maman d'un garcon de 15 ans qui s'AM. Je viens de le decouvrir. Etant absent pour la semaine, je n'ai pas encore eu de discussion avec lui (il rentre samedi).
Il n'empeche qu'effectivement, dans notre cas (mon mari et moi), ça nous a fait l'effet d'une bombe. Le ciel nous est tombé dessus et pour le moment, on ne refait toujours pas surface. Comment vous expliquer. C'est pas le fait qu'il fasse un truc sans nous le dire, c'est de faire quelque chose qui le "blesse" dans sa chair. Qu'il soit mal au point de devoir se faire mal. Et c'est se dire qu'en tant que parents, on n'a pas réussi à le proteger moralement et physiquement. Pas simple à decrire comme sentiment.
On va essayer de le soutenir, de le comprendre et l'aider à aller mieux (si c'est possible, mais je veux y croire).
Même si je ne cautionne pas, je pense que les reactions violentes ou de déni peuvent auusi s'expliquer par la peur. Certains parents vont essayer d'enrayer ce comportement par un excès d'autorité, d'autres se diront que s'ils font "comme si de rien", le "problème" s'effacera peu à peu. Le déni leur permet de continuer leur vie d'avant.
Ca n'est facile ni d'un côté ni de l'autre. Mais je vous assure que c'est la plus grosse baffe dans la g..... que j'ai prise jusqu'à aujourd'hui; j'ai pourtant eu quelques mauvaises nouvelles dans ma vie mais là ... ça dépasse tout (sauf le décès de mon père).

Voilà, c'est juste le point de vue d'une personne qui est du côté obscur de la force !!

[olp]

Merci, Eysira!

Ne t'en fais pas, on peut tout à fait comprendre que pour "l'autre coté", c'est une méga baffe aussi. Même si ça fait du bien de le rappeler

D'ailleurs, n'hésite pas à rajouter des conseils ici, en fonction de ton vécu, quant à la meilleure façon de réagir face à des parents concernés qui apprennent la nouvelle.

Courage pour ton garçon et vous!

[Laurent MB]

Merci Eysira de ton témoignage précieux

[Little-Blue]

bonsoir,
Moi c'est ma mère qui l'avait vu il y a... Je crois que c'était en mai dernier... Bon là n'est pas la question J'avais des coupures sur le poignets (nous coupions des légumes sur la terrasse) et d'un ton calme et posé comme sur un sujet habituel:" Arrête de t'ouvrir la peau sa va faire des marques." et même si elle n'a pas compris pourquoi je faisait sa elle m'a aidé via cette phrase à arrêter durant quelques jours.
Je pense que c'est une bonne chose qu'ils soit au courant.
Mais lorsque mon père l'a vu, c'était les 5 minutes les plus longues de mon existence...
Alors moi je dis chacun son point de vu...
Bonne nuit à tous!

Ps: Pardonnez mon message confus ma mère m'en a justement parlé cela m'a énormément embrouillé l'esprit.

[Laurent MB]

Merci de ton temoignage.